par Riccardo Vergnani
PARIS, Institut du Monde Arabe : 27 novembre 2012 – 28 avril 2013
http://www.imarabe.org/exposition-ima-6415
Il était une fois une époque de belles princesses, sultans cruels, magies, démons et merveilles incroyables. Ajîb et gharîb, étrange et surprenant, sont les adjectifs qui reviennent à plusieurs reprises dans Les milles et une nuits (Alf layla wa-layla), le plus connu corpus de contes du monde. La belle Shahrazade détient les intentions homicides du sultan, qui souhaiterait sacrifier une femme différente chaque nuit, en lui racontant des centaines d’histoires, nuit après nuit.
Les milles et une nuit est un produit « métis » : bien qu’on puisse en retrouver l’origine dans l’Inde du IX siècle, la construction du corpus est fruit d’un parcours à travers l’histoire et la géographie, où se croisent les multiples réalités du monde islamique. L’Occident aussi a contribué à sa formation, lorsque le français Antoine Galland, en traduisant l’œuvre pour le plaisir de la duchesse de Bourgogne (1701), introduisit des contes célèbres comme Aladin et Ali Baba et les quarante voleurs.
L’Institut du Monde Arabe à Paris (1, rue des Fossés Saint-Bernard – Place Mohammed V) met l’accent sur cet aspect : les salles de l’exhibition nous exposent les transformations au cours des siècles, à partir des livres anciennes de la Perse jusqu’à la filmographie par l’italien Pier Paolo Pasolini. Les dessins, les impressions, même les costumes des ballets des années ‘20 nous communiquent l’immortalité et la beauté d’un chef-d’œuvre qui n’a jamais fini de surprendre les enfants comme les adultes.
Donc, il faut bien traverser chaque salle thématique pour explorer l’univers de Les milles et une nuit; et, si vous avez encore le temps, une visite au reste de l’Institut vous montrera qu’Orient et Occident ne sont pas, en fin, si loin.